mardi 12 avril 2011

Ethnologie comparative consumériste.

cet AM je me suis retrouvé dans la file d'attente à la caisse d'une coopérative "bio".

Ca fait très longtemps que j'y suis inscrit, je m'y procure quelques valeurs sures, en évitant les nombreux articles charlatanesques pour les nombreux gogos.

une lenteur d'escargot

pire qu'a la caissse d'un super marché "normal"

N'ayant donc rien d'autre a foutre, j'ai détaillé les comportements des clientes (femmes majoritaires) lors de leur passage.

D'abord, elles semblent victime d'une grande apathie : il ne leur viendrai pas à l'idée, par exemple, de commencer a entasser leurs achats sur le tapis, des que celui ci libère de la place... non non, perdues dans leurs reveries, elles attendent le départ physique de la précédente pour commencer le travail.

Qu'elles effectuent lentement, sans que la caissière, zen elle aussi, ne manifeste la moindre impatience dans l'attente des premiers articles suivants...



bien sur ya toujours un bout de radis noir bio qui est mal pesé, ou mal étiqueté, ou mal référencé, et toujours a un train de sénateur, le problème est calmement résolu.

Puis la dame réentasse dans son cabas en poil de chèvre équitable du Guatémala tous ses achats.

Elle regarde la caissière d'un air ravi, la caissière lui rend son regard serein, lui annonce le prix..

Le message vocal parcours la distance entre la bouche de la caissière et l'oreille de la cliente (1 mètre environ) en 15 minutes tout au plus.

Celle ci semble alors émerger d'une douce reverie, pose son cabas en poil de chèvre équitable du Guatémala (plein) sur le tapis, et entreprend de le revider a moitié pour trouver son portefeuille qu'elle a laissé au fond.. tout en souriant a la file d'attente.

Quand elle le retrouve, elle l'ouvre avec déférence, hésite un instant entre plusieurs choix, sors une carte de crédit et la tend à la caissière....

une fois la transaction tapée, la carte retourne dans le portefeuille, qui retourne dans le cabas en poil de chèvre équitable du Guatémala, et seulement a ce moment là, la dame entreprend de reremplir son cabas en poil de chèvre équitable du Guatémala.

Puis, sereinement, elle laisse la place à l'adepte suivante.

Derrière (à part moi) ca s'affole pas. ce rythme semble normal.

Puis j'ai détaillé physiquement les adeptes.

Ce sont des vieilles. Meme quand elles sont jeunes, elles ont l'air vieilles.

Ce sont des malades, memes quand elles sont en bonne santé elles ont l'air malade.

Les plus fripées achetent de l'argile vert pour combler les rides, mais visiblement ca marche pas bien.

On a de pitoyables vetements "cools" sur des corps fatigués, mous, lents.

Ce sont des retraitées, friquées, ennuyées de leurs vies, courant apres du vent (l'éolien c'est écolo). Elles n'ont que ca a foutre de la journée. macramé, cours de méditation ayur-veda, et conférence sur l'hydrothérapie du colon.

Elles sont lentes, moches, tristes, mortes sans le savoir.

Moi je voulais juste une brioche au soja pour mon petit déj de demain matin.

J'ai gagné une heure d'ethnologie comparative consumériste.

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