Métaphore sur le biais statistique

Prenons une population homogène de  1000 000 de personnes.

Mettons que 1% de cette population soit des trafiquants de drogue.
Le but est de les débusquer !

Or un appareil vient d’être inventé, qui « renifle » les mains de quelqu’un, en 12 heures, et dit infailliblement si il est trafiquant de drogue.

Vu le temps que ça prends, on ne peut pas tester tout le monde

Dans cette population, mettons que 10 % soient au chômage, et 90 % travaillent

Pour ne pas désorganiser le tissu économique, et faire perdre des heures travaillées, une circulaire discrète du ministère de l’économie-intérieur-santé demande de tester prioritairement les chômeurs, car eux ils n’ont que ça à foutre et ça lèse moins la nation.

On donne l’ordre à la police de rechercher des trafiquants de drogue dans le milieu des chômeurs.

La police, obéissante, se poste dans le métro et teste systématiquement, avec cet outil , majoritairement les chômeurs (à 90 %).

6 mois après, les statistiques tombent :

Sur 10 000 personnes testées ( 9000 chômeurs et 1000 travailleurs) on a débusqué 100 trafiquants, 90 chômeurs et 10 travailleurs.

100 trafiquants ont été incarcérés, 90 chômeurs et 10 travailleurs.

« La plupart des trafiquants de drogue connus sont des chômeurs »

Cette phrase est vraie, mais la réalité étendue au corps social général est fausse.

Le problème, c’est que la seconde circulaire ministérielle, encouragée par la pseudo logique de ces premiers résultats, accentuera la pression sur les chômeurs, qui sont, c’est bien connu, majoritairement des trafiquants de drogue. C’est logique.

Logique, mais faux.

Cette logique fausse s’auto-entretien.
En probabilités, on appelle ça un biais statistique.

Je sais Mr Zemmour suffisamment intelligent pour comprendre ça.